le destin
Re: le destin
je m'y perds un peu, beaucoup, cher Viator.
Si je suis Dieu, comment peut-il exister un plan de Dieu extérieur à moi ?
Si je ne suis pas Dieu, comment puis-je être en même temps Dieu à certains égards ?
Pourrais-tu répondre à mes questions, peut-être absurdes pour un partisan de la non-dualité ?
Si je suis Dieu, comment peut-il exister un plan de Dieu extérieur à moi ?
Si je ne suis pas Dieu, comment puis-je être en même temps Dieu à certains égards ?
Pourrais-tu répondre à mes questions, peut-être absurdes pour un partisan de la non-dualité ?
Re: le destin
Ce sont de bonnes questions, chère Marion, je vois que tu lis très attentivement tout ce qui circule sur ce forum...
Il est vrai que le rapprochement de ces deux expressions : "je suis Dieu", et : "je fais partie du plan de Dieu" est pour le moins abrupt, et peut prêter à confusion. Je suis soumis aux limites du langage, et aux limites de ma maîtrise du langage...
Ce rapprochement a toutefois le mérite inattendu de pointer vers l'idée paradoxale que Dieu serait soumis à un plan qui vient de Lui-même, c'est-à-dire à sa propre Volonté. Ou : je suis soumis à ma propre volonté. Cette manière très dualiste de dire (elle implique en effet une sorte de combat originaire et inachevable entre moi et moi), nous présente également cette idée sous la forme d'un koan, dont on peut sortir en voyant qu'il n'y a ni soumission à un destin ou à un "plan", ni volonté. Ou que l'un n'est qu'un autre nom de l'autre.
Tu évoques d'ailleurs un plan de Dieu "extérieur à moi". Mais pourquoi extérieur ? Il n'y a rien à l'extérieur, et pas d'extérieur de quoi que ce soit ? sauf dans l'espace de la vie ordinaire, lorsqu'on dit que des vêtements sont à l'extérieur de l'armoire... Rien qui ne soit en dehors d'autre chose (une volonté et un destin, par exemple). La volonté et le destin, ce que je veux et ce qui m'arrive sont la même chose.
Je suis Dieu "à certains égards" ? En ce qui concerne ta deuxième question, je ne vois pas où j'ai écrit cela. Peut-être l'ai-je écrit, mais dans quel contexte ?..
Ce qui pourrait également poser question, c'est le fait que surgisse en moi, à certains moments tout au moins, le désir de changer ce qui est ? le fait que Dieu semble alors s'opposer à Dieu. Il me semble qu'on entre ici au c?ur du mystère du devenir. À savoir : ce qui est devient perpétuellement autre que ce qui est. En partie, cela se produit grâce, ou à cause de ce qui apparaît en moi comme désir de transformer ce qui est, et comme action pour réaliser cette transformation ? désir et action étant deux modes, ou deux moments d'un même processus. Tel est le phénomène du temps. Dieu, pourrait-on dire, est à la fois l'Immobile Absolu ("ce qui est", le moment présent), et l'incessante éclosion / disparition de la manifestation (le devenir, ou te temps). Le propos, c'est de les faire coïncider l'un avec l'autre. Nirvana et Samsara sont le même, disent ceux qui l'ont compris. Ou, comme l'écrivait quelque part Simone Weil : "Vivre au jour le jour, et vivre aussi dans l'éternité..." (lettre à Jean Wahl).
Il est vrai que le rapprochement de ces deux expressions : "je suis Dieu", et : "je fais partie du plan de Dieu" est pour le moins abrupt, et peut prêter à confusion. Je suis soumis aux limites du langage, et aux limites de ma maîtrise du langage...
Ce rapprochement a toutefois le mérite inattendu de pointer vers l'idée paradoxale que Dieu serait soumis à un plan qui vient de Lui-même, c'est-à-dire à sa propre Volonté. Ou : je suis soumis à ma propre volonté. Cette manière très dualiste de dire (elle implique en effet une sorte de combat originaire et inachevable entre moi et moi), nous présente également cette idée sous la forme d'un koan, dont on peut sortir en voyant qu'il n'y a ni soumission à un destin ou à un "plan", ni volonté. Ou que l'un n'est qu'un autre nom de l'autre.
Tu évoques d'ailleurs un plan de Dieu "extérieur à moi". Mais pourquoi extérieur ? Il n'y a rien à l'extérieur, et pas d'extérieur de quoi que ce soit ? sauf dans l'espace de la vie ordinaire, lorsqu'on dit que des vêtements sont à l'extérieur de l'armoire... Rien qui ne soit en dehors d'autre chose (une volonté et un destin, par exemple). La volonté et le destin, ce que je veux et ce qui m'arrive sont la même chose.
Je suis Dieu "à certains égards" ? En ce qui concerne ta deuxième question, je ne vois pas où j'ai écrit cela. Peut-être l'ai-je écrit, mais dans quel contexte ?..
Ce qui pourrait également poser question, c'est le fait que surgisse en moi, à certains moments tout au moins, le désir de changer ce qui est ? le fait que Dieu semble alors s'opposer à Dieu. Il me semble qu'on entre ici au c?ur du mystère du devenir. À savoir : ce qui est devient perpétuellement autre que ce qui est. En partie, cela se produit grâce, ou à cause de ce qui apparaît en moi comme désir de transformer ce qui est, et comme action pour réaliser cette transformation ? désir et action étant deux modes, ou deux moments d'un même processus. Tel est le phénomène du temps. Dieu, pourrait-on dire, est à la fois l'Immobile Absolu ("ce qui est", le moment présent), et l'incessante éclosion / disparition de la manifestation (le devenir, ou te temps). Le propos, c'est de les faire coïncider l'un avec l'autre. Nirvana et Samsara sont le même, disent ceux qui l'ont compris. Ou, comme l'écrivait quelque part Simone Weil : "Vivre au jour le jour, et vivre aussi dans l'éternité..." (lettre à Jean Wahl).
Re: le destin
merci pour ces précisions, cher Viator.
Je te rassure, c'est moi qui ai ajouté "à certains égards".
Oui, je regarde ce qui s'échange sur ce forum.
Parfois, je suis fort touchée et cela m'apporte un éclairage précieux pour ma vie et, plus rarement, je trouve les propos trop abstraits, essentiellement destinés aux initiés qui sont déjà convaincus de la non-dualité.
Je te rassure, c'est moi qui ai ajouté "à certains égards".
Oui, je regarde ce qui s'échange sur ce forum.
Parfois, je suis fort touchée et cela m'apporte un éclairage précieux pour ma vie et, plus rarement, je trouve les propos trop abstraits, essentiellement destinés aux initiés qui sont déjà convaincus de la non-dualité.
Re: le destin
Merci à toi de ce témoignage chère Marion, qui me touche beaucoup. N'hésite pas à intervenir si tu trouves certains propos difficiles, ou abstraits, c'est un service que tu rends à tous ceux qui nous lisent, et à moi-même en particulier, car en réfléchissant à nouveau sur le sujet en question, j'y découvre de nouveaux éclairages...
Re: le destin
Une remarque à propos de mon dernier propos : "plan de Dieu" est une expression très mal choisie, une image bien maladroite, si elles font signe vers je ne sais quelle prédétermination, je ne sais quel texte qui serait écrit à l'avance. Dieu écrit son "plan" au moment même où il le réalise !
Re: le destin
Oui difficile de dire avec des mots, de comprendre les mots parfois.
Encore des mots, dis tu cher Viator, et pourtant c'est bien par le langage que l'on communique nos idées, nos pensées, nos analyses....
Comment "dire" en effet l'idée de Dieu, comment parler de non dualité en s'incarnant dans le langage...
Précisément comme tu le dis si justement en s'incarnant dans les mots, en les faisant redevenir vivants dans notre corps, en les laissant reprendre une véritable signification.
J'aime cette idée du mot vivant, et comprendre revient bien à saisir, comme à pleine main, cette matière du langage.
Les mots deviennent alors ressentis et retrouvent du sens.
C'est comme un texte musical. Au delà des notes nécessaires pour communiquer une idée musicale, la matière organique de la musique
Encore des mots, dis tu cher Viator, et pourtant c'est bien par le langage que l'on communique nos idées, nos pensées, nos analyses....
Comment "dire" en effet l'idée de Dieu, comment parler de non dualité en s'incarnant dans le langage...
Précisément comme tu le dis si justement en s'incarnant dans les mots, en les faisant redevenir vivants dans notre corps, en les laissant reprendre une véritable signification.
J'aime cette idée du mot vivant, et comprendre revient bien à saisir, comme à pleine main, cette matière du langage.
Les mots deviennent alors ressentis et retrouvent du sens.
C'est comme un texte musical. Au delà des notes nécessaires pour communiquer une idée musicale, la matière organique de la musique
Re: le destin
La matière organique de la musique, nous touche.
Re: le destin
... C'est une question importante, chère Mélusine, et j'ouvre pour y répondre un autre "sujet de forum" : écrire