faire, ou laisser faire ?
faire, ou laisser faire ?
Domino a écrit :
Si tu me dis que je ne suis libre de rien, que je ne peux prendre réellement aucune décision, qu?elles se prennent en moi, comment peux-tu me donner les consignes tu me donnes, lâcher prise par exemple, et d?une manière générale toutes les consignes que me donnera un « maître » lorsque je suivrais une voie telle que le yoga ? Lorsque tu dis qu?il me suffit de voir (voir que je ne lâche pas prise par exemple), qui voit ?
Si tu me dis que je ne suis libre de rien, que je ne peux prendre réellement aucune décision, qu?elles se prennent en moi, comment peux-tu me donner les consignes tu me donnes, lâcher prise par exemple, et d?une manière générale toutes les consignes que me donnera un « maître » lorsque je suivrais une voie telle que le yoga ? Lorsque tu dis qu?il me suffit de voir (voir que je ne lâche pas prise par exemple), qui voit ?
Re: faire, ou laisser faire ?
D'un certain point de vue, cher Domino, cette question n?est qu'un aspect de plus de ce jeu pervers du mental, qui ne sait que compliquer ce qui est toujours d?une profonde simplicité. Pour le désarmer cependant en restant sur son propre terrain, je te répondrais : tu n'es pas libre également de t'être mis à échanger sur ce forum, pour y lire notamment cette invitation à voir, ce qui va immanquablement influencer ton comportement. Ne cherche pas à voir, ne cherche pas à lâcher prise (cela, tu ne le peux en effet), mais tu devrais bientôt constater que, depuis que cette idée t'a été mise en tête (disons « par hasard »), tu vois, tu lâche prise, plus, et mieux.
Dit encore autrement : tu peux te cacher aussi loin, aussi profond qu'il est possible dans les replis du mental ? Dieu te retrouvera toujours. Tu es condamné à l'éveil ! ? Ce dernier énoncé est d?ailleurs paradoxal, car l?éveil fait ipso facto disparaître le « tu », la personne séparée...
Il te suffit de voir, disais-je. Il est bien évident que je ne suis pas en train de te donner une consigne ; il s?agit plutôt de quelque chose comme l'annonce ? auto réalisatrice en un sens, car cela se passera en dehors de toi, de ton ego, de ton « je », simplement parce que tu auras lu ceci qui va toucher, faire résonner un "centre magnétique en toi" ? de ce que tu ne vas pas manquer de constater. Tôt ou tard.
Qui voit ? Au moment de cette vision, il n?y a plus de « je » qui voit. Mais ce « je » récupère très vite cette pensée sans penseur, cette « pensée de Dieu ». A chaque fois qu?une telle vision apparaît cependant, tu es traversé par quelques éclairs de non-dualité. Arrête-toi alors sur cette pensée (ou cette non-pensée...), laisse ce vide durer, goûte-le, en retardant au maximum le moment où le "je" reviendra prendre le contrôle de tout ça. S'arrêter ainsi est-il un faire ? C'est plutôt comme une suspension de quelque chose ; c'est à expérimenter, c'est à gouter... Et, encore une fois, je ne suis pas ici en train de te donner une consigne !
Dit encore autrement : tu peux te cacher aussi loin, aussi profond qu'il est possible dans les replis du mental ? Dieu te retrouvera toujours. Tu es condamné à l'éveil ! ? Ce dernier énoncé est d?ailleurs paradoxal, car l?éveil fait ipso facto disparaître le « tu », la personne séparée...
Il te suffit de voir, disais-je. Il est bien évident que je ne suis pas en train de te donner une consigne ; il s?agit plutôt de quelque chose comme l'annonce ? auto réalisatrice en un sens, car cela se passera en dehors de toi, de ton ego, de ton « je », simplement parce que tu auras lu ceci qui va toucher, faire résonner un "centre magnétique en toi" ? de ce que tu ne vas pas manquer de constater. Tôt ou tard.
Qui voit ? Au moment de cette vision, il n?y a plus de « je » qui voit. Mais ce « je » récupère très vite cette pensée sans penseur, cette « pensée de Dieu ». A chaque fois qu?une telle vision apparaît cependant, tu es traversé par quelques éclairs de non-dualité. Arrête-toi alors sur cette pensée (ou cette non-pensée...), laisse ce vide durer, goûte-le, en retardant au maximum le moment où le "je" reviendra prendre le contrôle de tout ça. S'arrêter ainsi est-il un faire ? C'est plutôt comme une suspension de quelque chose ; c'est à expérimenter, c'est à gouter... Et, encore une fois, je ne suis pas ici en train de te donner une consigne !
Re: faire, ou laisser faire ?
Mais pourquoi les maîtres de yoga font-ils du yoga s?ils recherchent l?éveil, et pourquoi l?enseignent-ils, en donnant des consignes, inévitablement ?
Re: faire, ou laisser faire ?
Oui, les « maîtres » sont parfois dans une sorte de contradiction, qui me semble cependant inévitable? Ils disent, à peu près : « on ne peut rien faire », mais aussi : « faites ceci ou cela »... Notamment, certains enseignent le yoga, et disent à qui veut bien les entendre que le yoga ne sert à rien. Ils répondraient sans doute qu'ils font du yoga juste pour « célébrer », et qu'ils ne ferment pas leur porte à tous ceux qui voudraient célébrer avec eux. De même ils répondent aux questions qu'on leur pose, mais ne donnent pas d'enseignement, au sens strict de ce terme. D'autres s'en sortent en gardant le silence, etc., mais cette contradiction reste : on ne peut rien dire de l'éveil, on ne peut rien faire pour l?éveil, car il n'est pas du tout du même registre que les mots, ou les actes. Mais on ne peut refuser d'aider ou d?accueillir quelqu'un qui demande conseil, ou de l'aide?
Re: faire, ou laisser faire ?
Cher Viator,
S?il n?y a rien à faire? pourquoi se soucier ?
Qui se soucie ?
L?égo (disons une part du mécanisme humain appelé « égo » se soucie).
De quoi se soucie-t-il ?
D?un vouloir non accompli, d?un désir non assouvie, etc.
Pourquoi se soucier de cela ?
La société nous le dit haut et fort : tu ne dois pas, tu dois être comme ceci ou cela, etc.
L?égo court? il vers un perfectionnisme qui n?existe pas et qui « ne sert à rien » ?
Ou qui « sert » juste à le calmer et le soulager dans sa quête ?
S?il n?y a rien à faire? puisque je ne peux rien faire? que me reste-t-il ?
Me laisser transporter par la vie
Pour y arriver, il « faudrait » Lâcher prise au faire, au vouloir, au pouvoir
Mais là aussi, tu dis « tu ne fais rien, tu ne peux rien faire »
C?est le chien qui se mord la queue
Comment arrêter de tourner en rond ?
Comment cette roue « infernal » s?arrête-t-elle de tourner ?
D?elle-même (me diras-tu ?)
Sans que j?y sois pour quelque chose, sans que j?y fasse quelque chose pour y arriver
Attendre la grâce est là aussi « contre-productif » (ne sert à rien) car il n?y a rien que je puisse faire pour y arriver.
J?attends peut-être autre chose? c?est d?une autre attente qui se manifeste en moi et qui prends la forme de la « quête à la grâce ».
Mais là aussi, je ne peux rien faire d?autre que voir « ce qui se décide en moi » à chaque instant et voir (dans le sens là aussi de « il y a une constatation qui se manifeste en moi de ce qui se passe ») ce qui « ce décide en moi ».
Puisque je ne décide de rien, et il n?y a rien à faire (je n?ai aucun pouvoir) : L?éveil ne serait ?il pas lié au faite de conscientisé que « je n?y suis pour rien de tout ce qui se passe », « cela se passe hors de moi », « sans moi » (en quelque sorte).
Mais là, tu me diras peut-être : « tout est un »
Donc je suis cela : càd « tout ce qui se passe »
Je n?existe qu?à travers tout ce qui se passe
Je suis tout ce qui se passe dans l?instant ou cela se produit et que c?est conscientisé (vue)
En quelque sorte : « Je suis ce qui est vu » (?)
S?il n?y a rien à faire? pourquoi se soucier ?
Qui se soucie ?
L?égo (disons une part du mécanisme humain appelé « égo » se soucie).
De quoi se soucie-t-il ?
D?un vouloir non accompli, d?un désir non assouvie, etc.
Pourquoi se soucier de cela ?
La société nous le dit haut et fort : tu ne dois pas, tu dois être comme ceci ou cela, etc.
L?égo court? il vers un perfectionnisme qui n?existe pas et qui « ne sert à rien » ?
Ou qui « sert » juste à le calmer et le soulager dans sa quête ?
S?il n?y a rien à faire? puisque je ne peux rien faire? que me reste-t-il ?
Me laisser transporter par la vie
Pour y arriver, il « faudrait » Lâcher prise au faire, au vouloir, au pouvoir
Mais là aussi, tu dis « tu ne fais rien, tu ne peux rien faire »
C?est le chien qui se mord la queue
Comment arrêter de tourner en rond ?
Comment cette roue « infernal » s?arrête-t-elle de tourner ?
D?elle-même (me diras-tu ?)
Sans que j?y sois pour quelque chose, sans que j?y fasse quelque chose pour y arriver
Attendre la grâce est là aussi « contre-productif » (ne sert à rien) car il n?y a rien que je puisse faire pour y arriver.
J?attends peut-être autre chose? c?est d?une autre attente qui se manifeste en moi et qui prends la forme de la « quête à la grâce ».
Mais là aussi, je ne peux rien faire d?autre que voir « ce qui se décide en moi » à chaque instant et voir (dans le sens là aussi de « il y a une constatation qui se manifeste en moi de ce qui se passe ») ce qui « ce décide en moi ».
Puisque je ne décide de rien, et il n?y a rien à faire (je n?ai aucun pouvoir) : L?éveil ne serait ?il pas lié au faite de conscientisé que « je n?y suis pour rien de tout ce qui se passe », « cela se passe hors de moi », « sans moi » (en quelque sorte).
Mais là, tu me diras peut-être : « tout est un »
Donc je suis cela : càd « tout ce qui se passe »
Je n?existe qu?à travers tout ce qui se passe
Je suis tout ce qui se passe dans l?instant ou cela se produit et que c?est conscientisé (vue)
En quelque sorte : « Je suis ce qui est vu » (?)
Re: faire, ou laisser faire ?
Non, cher i sum, il n'y a pas à se soucier de grand chose en effet dans la vie, pas même à se soucier lorsque, le cas échéant, on se fait du souci...
Il me semble que les choses sont beaucoup plus simples que tu ne le penses. Il n'y a rien à faire en effet ? et de toute façon, il n'y a personne qui serait capable de faire quoi que ce soit. Juste accueillir, ce qui n'est pas tout à fait un faire, plutôt un laisser faire. Lasse venir en toi toutes ces questions, accueille-les avec une sorte de bienveillance, comme on accueillerait avec indulgence un enfant un peu exubérant : cette attitude les calmera bientôt, non pas parce qu'elles auront eu la solution ou la réponse qu'elles réclamaient (ces éternelles affamées ne sont jamais rassasiées, et tu pourrais écrire des pages entières à partir de réponses, partielles toujours, que je pourrais te faire...), mais simplement grâce à l'indulgence avec laquelle tu les aras accueillies. Tu verras alors ces questions perdre leur caractère un peu fébrile, s'illuminer de l'intérieur, et se transformer pour devenir en tout point semblables à un pur émerveillement devant la mystérieuse beauté de la vie. La roue infernale s'arrête de tourner seulement quand tu ne l'alimente plus, quand tu n'attends plus rien du prochain tour qu'elle fera, quand tu te contentes de la regarder tourner, comme un enfant regarderait la toupie qu'on a lancée pour lui...
N'empêche en aucun cas le chercheur de jouer son vaillant rôle, cesse juste de t'identifier à lui.
Je ne suis pas différent de ce qui est vu, autrement dit je suis profondément relié à tout ce qui est. Et cependant je ne suis pas cela. Je suis, c'est tout.
avec toi
Il me semble que les choses sont beaucoup plus simples que tu ne le penses. Il n'y a rien à faire en effet ? et de toute façon, il n'y a personne qui serait capable de faire quoi que ce soit. Juste accueillir, ce qui n'est pas tout à fait un faire, plutôt un laisser faire. Lasse venir en toi toutes ces questions, accueille-les avec une sorte de bienveillance, comme on accueillerait avec indulgence un enfant un peu exubérant : cette attitude les calmera bientôt, non pas parce qu'elles auront eu la solution ou la réponse qu'elles réclamaient (ces éternelles affamées ne sont jamais rassasiées, et tu pourrais écrire des pages entières à partir de réponses, partielles toujours, que je pourrais te faire...), mais simplement grâce à l'indulgence avec laquelle tu les aras accueillies. Tu verras alors ces questions perdre leur caractère un peu fébrile, s'illuminer de l'intérieur, et se transformer pour devenir en tout point semblables à un pur émerveillement devant la mystérieuse beauté de la vie. La roue infernale s'arrête de tourner seulement quand tu ne l'alimente plus, quand tu n'attends plus rien du prochain tour qu'elle fera, quand tu te contentes de la regarder tourner, comme un enfant regarderait la toupie qu'on a lancée pour lui...
N'empêche en aucun cas le chercheur de jouer son vaillant rôle, cesse juste de t'identifier à lui.
Je ne suis pas différent de ce qui est vu, autrement dit je suis profondément relié à tout ce qui est. Et cependant je ne suis pas cela. Je suis, c'est tout.
avec toi
Re: faire, ou laisser faire ?
Oui, "les choses sont beaucoup plus simples que tu ne le penses"...
Oui, j'ajouterais : lorsque cela t'es répété et lorsque je deviens un avec ce que tu partage.
Cela deviens de plus en plus le cas, et en effet. Le cadeau, c'est que cela simplifie beaucoup la vie.
"Je suis":
Grâce à tes explications Viator, cela me parait maintenant très simple à en comprendre son sens. Plutôt à le voir, le sentir (que c'est cela, ces mots ont se sens là)
Mais :
Le "je suis" peut il être entièrement actif lorsqu'il y a encore des attachements émotionnel ou psychologique avec ses parents?
... Qui rajoute un sorte de pollution au simple "je suis".
En déracinant ces attachements, j'ai en effet pu voir que le "je suis" d'avant était toujours là, mais caché ou peu actif (freiné dans ses actions en quelque sorte).
Alors que maintenant, "libéré", il agis librement, avec simplicité, en douceur (le plus souvent, suivant la vie) tout comme un voilier filant sur une mer calme en jouant avec les vents.
I sum
Oui, j'ajouterais : lorsque cela t'es répété et lorsque je deviens un avec ce que tu partage.
Cela deviens de plus en plus le cas, et en effet. Le cadeau, c'est que cela simplifie beaucoup la vie.
"Je suis":
Grâce à tes explications Viator, cela me parait maintenant très simple à en comprendre son sens. Plutôt à le voir, le sentir (que c'est cela, ces mots ont se sens là)
Mais :
Le "je suis" peut il être entièrement actif lorsqu'il y a encore des attachements émotionnel ou psychologique avec ses parents?
... Qui rajoute un sorte de pollution au simple "je suis".
En déracinant ces attachements, j'ai en effet pu voir que le "je suis" d'avant était toujours là, mais caché ou peu actif (freiné dans ses actions en quelque sorte).
Alors que maintenant, "libéré", il agis librement, avec simplicité, en douceur (le plus souvent, suivant la vie) tout comme un voilier filant sur une mer calme en jouant avec les vents.
I sum
Re: faire, ou laisser faire ?
"Je suis", cher i sum, tout simplement, et les attachements, les empêchements, les histoires ? histoires de famille ou d'autre chose ? ne sont que des événements qui arrivent à ce "je suis". La pollution n'est pas ce qui arrive, elle est de croire que ce qui arrive, quel qu'il soit, qu'on le ressente comme positif ou comme négatif, ferait partie de nous. Il n'y a donc rien à changer, sauf le regard. Le seul attachement que je pourrais tenter de déraciner, c'est celui qui consiste à croire que tout ce qui vient est à moi, est moi... En clair, il ne s'agit pas de se détacher de ses parents par exemple, quelle que soit la forme de cet attachement, mais de voir tout ça comme quelque chose qui arriverait à quelqu'un d'autre.
Pour le dire autrement : ce n'est pas parce que je me suis détaché (de mes parents) que je me libère, mais c'est parce que je me suis libéré que je me détache. Libéré de quoi ? De l'illusion d'être attaché.
Mais il me semble que tu commences à entrevoir tout cela...
Avec toi !
Pour le dire autrement : ce n'est pas parce que je me suis détaché (de mes parents) que je me libère, mais c'est parce que je me suis libéré que je me détache. Libéré de quoi ? De l'illusion d'être attaché.
Mais il me semble que tu commences à entrevoir tout cela...
Avec toi !
Re: faire, ou laisser faire ?
j'avoue que j'ai un peu de mal avec l'idée que "il n'y a rien à faire"...
Re: faire, ou laisser faire ?
Il y a, cher amadeus, une confusion sur la notion de "non agir". Il y a de l'action, bien sûr, car la vie c'est l'action, mais il faut cesser de se prendre pour l'acteur. Si tel maître m'a proposé de faire du yoga ou du tango, je le ferai peut-être, mais ce qui me sauvera ce ne sera ni le yoga ni le tango, mais l'ouverture, la confiance que j'aurai eue envers ce maître. Il n'y a rien à faire de spécial, mais fais ce que ton c?ur te dit de faire, écoute juste ce qui te traverse, et laisse la Vie agir en toi. C'est l'enthousiasme de ton c?ur qui compte, c'est la joie que tu mets dans ce que tu fais qui te sauve ? peu importe ce que tu fais (c'est à dire ce que la Vie fait en toi...)
C'est pourquoi il n'y a pas d'enseignement, juste des paroles qui peuvent, peut-être ou peut-être pas mais cela est le mystère même de la Vie, qui peuvent parfois toucher, mettre en mouvement. Mais ce n'est pas le mouvement qui compte, juste le toucher, la joie du toucher. Le maître n'enseigne rien, il pratique, et sa pratique ne vise rien ; elle est une célébration. Le disciple peut être touché par cette pratique et pratiquer à son tour. Rien d'autre. (Gurdjieff parle du "centre magnétique" de l'homme, qui attire ce qui lui correspond, et se renforce petit à petit par cette attraction même...)
...Et lorsque le chercheur est traversé par l'inspiration de travailler des domaines plus difficiles pour lui, voire qui lui paraissent un peu "contre nature" (faire du yoga alors qu'il n'est pas très souple, par exemple), ce n'est pas forcément une mauvaise chose, bien au contraire ! Ces expérimentations permettent assez souvent de se désidentifier plus facilement des rôles qu'on s'est, ou qu'on nous a donnés, voire imposés, qui se sont ancrés en nous depuis longtemps. C'est tout le sens des exercices spirituels, de l'ascèse, etc.
C'est pourquoi il n'y a pas d'enseignement, juste des paroles qui peuvent, peut-être ou peut-être pas mais cela est le mystère même de la Vie, qui peuvent parfois toucher, mettre en mouvement. Mais ce n'est pas le mouvement qui compte, juste le toucher, la joie du toucher. Le maître n'enseigne rien, il pratique, et sa pratique ne vise rien ; elle est une célébration. Le disciple peut être touché par cette pratique et pratiquer à son tour. Rien d'autre. (Gurdjieff parle du "centre magnétique" de l'homme, qui attire ce qui lui correspond, et se renforce petit à petit par cette attraction même...)
...Et lorsque le chercheur est traversé par l'inspiration de travailler des domaines plus difficiles pour lui, voire qui lui paraissent un peu "contre nature" (faire du yoga alors qu'il n'est pas très souple, par exemple), ce n'est pas forcément une mauvaise chose, bien au contraire ! Ces expérimentations permettent assez souvent de se désidentifier plus facilement des rôles qu'on s'est, ou qu'on nous a donnés, voire imposés, qui se sont ancrés en nous depuis longtemps. C'est tout le sens des exercices spirituels, de l'ascèse, etc.