En ce qui concerne le futur, le meilleur comme le pire sont également possibles (le meilleur et le pire pour nous, car, en soi, bien entendu, il n'y a jamais de problème...) Comme chaque mois, l'?uf d'ombre est revenu, et comme cela est déjà arrivé dans ce voyage, l'éventualité qu'il n'éclose pas, que la lune reste noire le reste de ce mois est comme suspendue dans le ciel...
...Que nous réserve cette étape inquiétante ?
Je me rends compte que je me suis trompé. Nous ne sommes pas parvenu à l'étape du O, mais à celle du S. Tant pis, on continue...
la lune noire
Re: la lune noire
... Nul ne sait l'avenir en effet
À nouveau la lune noire, l'oeuf d'ombre qui revient de manière cyclique.
J'ai souvent l'impression que dans la vie tout revient de la même manière, de façon cyclique.
Les mêmes situations parfois reviennent, les mêmes impasses, mais avec le sentiment de ne pas les considérer de la même façon.
Plus de distance, plus de détachement, ou autre.
L'oeuf d'ombre est en effet toujours là, en nous, prêt à se manifester.
Notre manière de le voir change continuellement, comme les lumières du prisme ...
À nouveau la lune noire, l'oeuf d'ombre qui revient de manière cyclique.
J'ai souvent l'impression que dans la vie tout revient de la même manière, de façon cyclique.
Les mêmes situations parfois reviennent, les mêmes impasses, mais avec le sentiment de ne pas les considérer de la même façon.
Plus de distance, plus de détachement, ou autre.
L'oeuf d'ombre est en effet toujours là, en nous, prêt à se manifester.
Notre manière de le voir change continuellement, comme les lumières du prisme ...
Re: la lune noire
...et sans la lune noire, la nouvelle lune ne grandirait pas à nouveau .
L'oeuf d'ombre n'est peut être que la face cachée d'un ?uf de lumière...
L'oeuf d'ombre n'est peut être que la face cachée d'un ?uf de lumière...
Re: la lune noire
...Et d'ailleurs, on le voit clairement là-haut ? dans le ciel et sur cette page : en ce moment-même, la lune commence à s'éclairer par son côté droit. Bien sûr, chère Mélusine, chaque fin de cycle est l'aurore d'un cycle nouveau. Du moins, et sans aucune exception connue, chaque nuit fut-elle le prélude à un jour nouveau, chaque mort prélude à une naissance et à un surgissement de la vie. Et inversement, bien entendu. La grande roue du devenir n'a jamais cessé de tourner ? pourquoi s'immobiliserait-elle maintenant ? Et pourtant... Lorsque nous sommes plongés dans la vertigineuse verticalité de chaque instant présent, au c?ur de l'intarissable jaillissement du réel, tout le possible est là, guettant, souriant, menaçant parfois. Tout le possible...
Oui, toujours deux faces, et l'une n'est qu'un aspect de l'autre. Et pourtant : il arrive que nous nous sentions enfermés, prisonniers sur l'une d'entre elles... Illusion, bien sûr, qui ne peut manquer, quelques moments plus tard, de se dissiper. Mais dans le moment présent, il arrive que cette sensation, cette impression soit le seul réel. Lorsque la lune est noire, il arrive que les hommes connaissent l'angoisse...
Oui, toujours deux faces, et l'une n'est qu'un aspect de l'autre. Et pourtant : il arrive que nous nous sentions enfermés, prisonniers sur l'une d'entre elles... Illusion, bien sûr, qui ne peut manquer, quelques moments plus tard, de se dissiper. Mais dans le moment présent, il arrive que cette sensation, cette impression soit le seul réel. Lorsque la lune est noire, il arrive que les hommes connaissent l'angoisse...
Re: la lune noire
Tu parles, cher Viator, de la vertigineuse verticalité de chaque instant présent.... et cela me donne à réfléchir.
Etre ainsi au coeur de l'instant présent, du réel, dans cette verticalité absolue, donne le vertige en effet...
Ce vertige pourrait il générer de l'angoisse pour certain?
Avons nous , tous, la même faculté à nous laisser vivre dans la non dualité?
N'avons nous pas, pour certain d'entre nous, besoin d'illusions, d'horizontalité, de projection dans le futur, ou de retour dans le passé, pour mieux se sentir dans son présent?
Je veux dire par là que la non dualité n'est pas aussi évidente que cela si on ne l'apprivoise pas, d'une façon ou d'une autre, soit par une révélation, soit par un cheminement personnel qui nous y emmène en douceur.
Le lâcher prise de toutes nos "fioritures" horizontales" ne peut se faire sans engendrer parfois de l'angoisse sans doute, un inconfort en tout cas, comme une difficulté à respirer dans un air différent.
La lune noire est là, en effet, qui nous replonge dans cette angoisse. Sans doute parce que dans le noir nous ne savons plus qui nous sommes, et nous cherchons à quoi nous raccrocher....
Nous désirons parfois nous sortir de cette verticalité vertigineuse....
Ce vertige aussi est double
Il engendre l'angoisse peut être, mais aussi l'ivresse....
Passage obligé peut être pour se trouver dans ce "still point", ce point silencieux de nous, sans mouvement autre que celui de l'apaisement.
Etre ainsi au coeur de l'instant présent, du réel, dans cette verticalité absolue, donne le vertige en effet...
Ce vertige pourrait il générer de l'angoisse pour certain?
Avons nous , tous, la même faculté à nous laisser vivre dans la non dualité?
N'avons nous pas, pour certain d'entre nous, besoin d'illusions, d'horizontalité, de projection dans le futur, ou de retour dans le passé, pour mieux se sentir dans son présent?
Je veux dire par là que la non dualité n'est pas aussi évidente que cela si on ne l'apprivoise pas, d'une façon ou d'une autre, soit par une révélation, soit par un cheminement personnel qui nous y emmène en douceur.
Le lâcher prise de toutes nos "fioritures" horizontales" ne peut se faire sans engendrer parfois de l'angoisse sans doute, un inconfort en tout cas, comme une difficulté à respirer dans un air différent.
La lune noire est là, en effet, qui nous replonge dans cette angoisse. Sans doute parce que dans le noir nous ne savons plus qui nous sommes, et nous cherchons à quoi nous raccrocher....
Nous désirons parfois nous sortir de cette verticalité vertigineuse....
Ce vertige aussi est double
Il engendre l'angoisse peut être, mais aussi l'ivresse....
Passage obligé peut être pour se trouver dans ce "still point", ce point silencieux de nous, sans mouvement autre que celui de l'apaisement.
Re: la lune noire
Le meilleur moyen, chère Mélusine, de surmonter ce vertige serait de ne se pencher ni d'un côté ni de l'autre, et de rester bien droit... Ni d'un côté ni de l'autre ? je veux dire : ni vers le passé ni vers le futur. En d'autres termes, si le vertige survient dans cette verticalité du moment présent, c'est celui qui provient de l'imagination, qui nous tire et nous projette de côté, qui nous décale de notre centre et nous fait perdre l'équilibre. "Plus loin ! plus tard !", ne cesse-t-elle de murmurer à nos oreilles... Ici, l'angoisse vient, non pas de la contemplation de cette lune noire qui maintenant apparaît dans le ciel, mais de la pensée que cette situation pourrait se figer : "pour toujours, peut-être", répète-t-elle à chaque fois qu'un événement nouveau apparaît, "encore demain et à jamais..."
Poussé par les vents contraires et imprévisibles de l'imagination qui tente inlassablement de nous déraciner de notre lieu naturel, comment retrouver notre stabilité, et notre liberté ? Au sein de la tempête, que faire pour rester droit ? Lorsqu'on est balloté à droite, nous sentons en effet le besoin de nous pencher vers la gauche afin de ne pas tomber : nous sentons le besoin, un besoin presque vital, de toutes ces "fioritures horizontales", comme tu le dis si bien, afin de rétablir l'équilibre, pour ne pas chuter et tout simplement rester en vie. Peut-on apprivoiser cette verticalité naturelle, cette position si simple qu'elle pourrait être ainsi tenue sans aucun effort, au point que l'on pourrait presque s'endormir ainsi, debout, les vertèbres exactement empilées les unes sur les autres ? Installés dans cette position, l'imagination qui veut nous décaler vers le passé ou vers l'avenir n'a plus de prise sur nous, précisément parce que c'était notre propre déséquilibre qui l'activait : lorsque nous sommes bien droits, parfaitement détendus, l'imagination se fait silencieuse et l'équilibre se maintient de lui-même. Mais comment parvenir à se tenir ainsi parfaitement vertical ? La seule réponse que je pourrais donner est toute simple : un jour, on se retrouve droit. En fait, cela arrive assez régulièrement, mais, à chaque fois, prennent le dessus notre manque d'écoute, notre volonté de faire, de chercher l'équilibre en tendant encore d'autres muscles... Alors qu'il suffirait d'écouter ! Car le corps, spontanément, tend à l'équilibre. Écouter, laisser faire, et la non-dualité viendra sans qu'on la recherche. Juste l'accueillir. Tout ce que l'on fait pour l'atteindre, quoi qu'on fasse, nous en éloigne.
La verticalité en elle-même, une fois qu'on y est installé, n'a plus rien de vertigineux. Elle est au contraire le comble du repos, et son union paradoxale avec le comble de l'activité. Comme le Dieu de Saint Augustin, "tu agis sans cesse, et tu es sans cesse au repos". Tu autem, Domine, semper operaris et semper requiescis (Confessions, XIII, 37).
Poussé par les vents contraires et imprévisibles de l'imagination qui tente inlassablement de nous déraciner de notre lieu naturel, comment retrouver notre stabilité, et notre liberté ? Au sein de la tempête, que faire pour rester droit ? Lorsqu'on est balloté à droite, nous sentons en effet le besoin de nous pencher vers la gauche afin de ne pas tomber : nous sentons le besoin, un besoin presque vital, de toutes ces "fioritures horizontales", comme tu le dis si bien, afin de rétablir l'équilibre, pour ne pas chuter et tout simplement rester en vie. Peut-on apprivoiser cette verticalité naturelle, cette position si simple qu'elle pourrait être ainsi tenue sans aucun effort, au point que l'on pourrait presque s'endormir ainsi, debout, les vertèbres exactement empilées les unes sur les autres ? Installés dans cette position, l'imagination qui veut nous décaler vers le passé ou vers l'avenir n'a plus de prise sur nous, précisément parce que c'était notre propre déséquilibre qui l'activait : lorsque nous sommes bien droits, parfaitement détendus, l'imagination se fait silencieuse et l'équilibre se maintient de lui-même. Mais comment parvenir à se tenir ainsi parfaitement vertical ? La seule réponse que je pourrais donner est toute simple : un jour, on se retrouve droit. En fait, cela arrive assez régulièrement, mais, à chaque fois, prennent le dessus notre manque d'écoute, notre volonté de faire, de chercher l'équilibre en tendant encore d'autres muscles... Alors qu'il suffirait d'écouter ! Car le corps, spontanément, tend à l'équilibre. Écouter, laisser faire, et la non-dualité viendra sans qu'on la recherche. Juste l'accueillir. Tout ce que l'on fait pour l'atteindre, quoi qu'on fasse, nous en éloigne.
La verticalité en elle-même, une fois qu'on y est installé, n'a plus rien de vertigineux. Elle est au contraire le comble du repos, et son union paradoxale avec le comble de l'activité. Comme le Dieu de Saint Augustin, "tu agis sans cesse, et tu es sans cesse au repos". Tu autem, Domine, semper operaris et semper requiescis (Confessions, XIII, 37).
Re: la lune noire
On se croit dans la nuit de l'oeuf d'ombre,
puis voici la pleine lune, lumineuse que je vois sur les toits ...
et qu'illumine t'elle?
la carte du S, celle qu'on voudrait ne jamais voir, celle qui me dérange et me révolte et qui apparaît quand on ne s'y attend pas.
S comme souffrance, solitude.
Cette carte pointe son doigt sur cette absurde, cette inexplicable souffrance qui terrasse les hommes, les enfants, guerre, maladies....
Tous les jours cette souffrance nous est montrée,
Nulle explication,
Elle fait mal au fond de l'âme
Absurdité du monde et même la révolte n'y change rien.
Juste nous sentir humain...
puis voici la pleine lune, lumineuse que je vois sur les toits ...
et qu'illumine t'elle?
la carte du S, celle qu'on voudrait ne jamais voir, celle qui me dérange et me révolte et qui apparaît quand on ne s'y attend pas.
S comme souffrance, solitude.
Cette carte pointe son doigt sur cette absurde, cette inexplicable souffrance qui terrasse les hommes, les enfants, guerre, maladies....
Tous les jours cette souffrance nous est montrée,
Nulle explication,
Elle fait mal au fond de l'âme
Absurdité du monde et même la révolte n'y change rien.
Juste nous sentir humain...
Re: la lune noire
Oui, Mélusine, même si toute partie, aussi laide soit-elle lorsqu'elle est considérée isolément, contribue de manière irremplaçable à la beauté du tout, l'homme enfermé dans sa souffrance vit l'absolu de la laideur, ou du mal. Rien à dire ici qui ne serait presque indécent, rien à dire en tout cas de général ? juste laisser venir les mots, ou le silence, qui passent à travers soi lorsqu'on se trouve face à un être ainsi enfermé dans sa souffrance... Ressentir en soi cette souffrance, sans cesser de ressentir la joie ? ressentir la laideur sans cesser de ressentir la beauté : telle est peut-être l'attitude la plus juste, et la plus aidante... Merci à toi pour ce profond témoignage.