"...Cette sorte d'homme de foi ne se demande pas s'il parviendra à atteindre le but qu'il vise - ni même si ce but existe. Il ne sait rien à son sujet, ne se le représente pas. Il sent simplement que celui-ci le met en mouvement", dit cette carte du F. ? Telle est la foi du voyageur.
N'était-ce pas de cette foi-là que les plus inspirés des disciples de Jésus étaient habités ? Une confiance en ce que, jour après jour, leur apporte la vie (ou Dieu), mais sans recherche, ni espoir de quelque chose de précis : le Royaume des Cieux est ici-même, en ce moment même, "au milieu de vous".
Il s'agit donc simplement d'avoir confiance en ce qui vient, confiance en ce qui s'en va, chaque jour, à chaque instant. De même que l'Espérance (carte du E) n'est en aucun cas une attente du futur, mais l'ouverture à ce qui est donné, de même la Foi (carte du F) ne calcule rien, car elle est total abandon, totale confiance et totale jouissance en ce qu'apporte l'instant. Ou le quotidien. Donne nous aujourd'hui "notre pain de ce jour". Dans la traduction de la Vulgate, Saint Jérôme écrit : panem nostrum supersubstantialem, "notre pain supersubstanciel". Le pain donné aujourd'hui est en effet une nourriture absolue, mais ne nourrira plus demain, car "il sera infecté de vers et puera" (Exode, 16, 20)... Cette foi n'est pas pressentiment d'une vérité, mais certitude absolue et inébranlable, et en même temps absence de volonté ou de désir propres concernant l'objet de cette certitude.
le pain supersubstanciel
Re: le pain supersubstanciel
Oui, avoir confiance en ce qui vient.
Mais pas toujours facile sans doute.
Car ne rien attendre du futur, peut aussi être compris comme "ne rien imaginer" de sa vie...
et ne pas se projeter dans ses rêves peut vouloir dire ne plus avoir de désirs?
L'homme est animé de désirs, de rêves, de certitude aussi.
Il oscille tel un funambule entre tous ses états.
La confiance un jour, le doute un autre jour,
La foi est mystérieuse....
Mais pas toujours facile sans doute.
Car ne rien attendre du futur, peut aussi être compris comme "ne rien imaginer" de sa vie...
et ne pas se projeter dans ses rêves peut vouloir dire ne plus avoir de désirs?
L'homme est animé de désirs, de rêves, de certitude aussi.
Il oscille tel un funambule entre tous ses états.
La confiance un jour, le doute un autre jour,
La foi est mystérieuse....