prendre le train
prendre le train
L'étape du W commence, la lune commence tout juste de s'éclairer, sa face va grossir nuit après nuit dans le ciel de ce tout jeune été, et Viator vient de monter dans ce nouveau train. Y a-t-il d'autres voyageurs avec lui ?.. Il semblerait que même Viator n'y soit pas dans le train, et qu'il voyage encore ? qu'il voyage toujours ? ailleurs?
Re: prendre le train
Dans le wagon... c'est peut-être aussi dans notre corps... D'une vie à l'autre, d'un wagon à l'autre... C'est étrange... j'ai parfois l'impression d'avoir pris un corps, comme on prend un train. Mais que ce corps n'est pas vraiment le mien...
Re: prendre le train
C'est vrai cher domino, tu n'es pas ton corps, pas plus que tu n'es aucune de tes pensées ou de tes émotions. Ton "vrai" ou "ultime" Moi se manifeste comme corps, pensées, émotions. C'est tout. Un corps t'est donné, des émottons te traversent? C'est la même chose. A ceci près que les émotions sont plus évanescentes (elles durent qq minutes) que ton corps (qui dure qq décennies). Mais tout cela apparait, disparait, ne cesse de se transformer, de devenir autre, de sa naissance à sa mort, exactement de la même manière.
Ultimement, tu n'es rien de tout cela.
A certains moments, tu apparais comme tel corps, comme telles pensées, comme telles émotions, par exemple avec un corps humain particulier, faisant du bricolage, et en colère. Et puis ça change. Lorsque tu n'apparais plus comme un corps, certes, tu ne peux plus apparaître comme bricoleur. Mais, quoi qu'il arrive, tu es toujours, en dehors du temps. Tu es quoi ? Tu n'es ni ceci, ni cela, tu es, tout simplement. Sans attribut.
Ultimement, tu n'es rien de tout cela.
A certains moments, tu apparais comme tel corps, comme telles pensées, comme telles émotions, par exemple avec un corps humain particulier, faisant du bricolage, et en colère. Et puis ça change. Lorsque tu n'apparais plus comme un corps, certes, tu ne peux plus apparaître comme bricoleur. Mais, quoi qu'il arrive, tu es toujours, en dehors du temps. Tu es quoi ? Tu n'es ni ceci, ni cela, tu es, tout simplement. Sans attribut.
Re: prendre le train
Je ne suis pas un corps, je ne suis rien, mais ne peut-on dire aussi que je suis tout ? Mon corps n'est-il pas à la fois humain, animal, végétal, minéral... tout en même temps ? N'inclut-il pas notamment tous les sons de l'univers, ceux que mes oreilles perçoivent comme ceux qu'elles ne perçoivent pas ?
Re: prendre le train
La Conscience (ou Dieu) est Tout en effet, cher amadeus, et tu es ce Tout lorsque tu es (sans attribut), autrement dit lorsque tu es rien. A ce moment là, en principe, tu peux percevoir tous les sons de l'univers. Mais en réalité, les limites de ta manifestation psychocorporelle t'empêchent de tout entendre : si tu le pouvais, il est fort possible que ton corps exploserait : cette mort serait alors une réintégration immédiate dans la Conscience. Tu ne peux tout entendre, dis-je, bien que tu puisses avoir comme l'intuition, ou la perception subtile de tous les sons qui importent à ton âme ? même si, d'un pur point de vue physiologique, ils sont inaudibles.
C'est d'ailleurs une expérience somme toute assez banale : ne dit-on pas qu'on a parfois les oreilles qui sifflent lorsque qq'un parle de nous très loin de là où nous sommes ; nous ne comprenons pas bien, mais nous entendons quelque chose de ce qui se dit là-bas. Nous entendons aussi lorsque certaines personnes, comme on dit, pensent très fort ? sans parler des expériences de prémonition, de transmission de pensées, etc.
C'est d'ailleurs une expérience somme toute assez banale : ne dit-on pas qu'on a parfois les oreilles qui sifflent lorsque qq'un parle de nous très loin de là où nous sommes ; nous ne comprenons pas bien, mais nous entendons quelque chose de ce qui se dit là-bas. Nous entendons aussi lorsque certaines personnes, comme on dit, pensent très fort ? sans parler des expériences de prémonition, de transmission de pensées, etc.
Re: prendre le train
J'arrive à voir de temps en temps de ce point de vue du vide (lorsque je prends conscience de m'établir dedans), mais l'expérience n'est pas permanente...
Re: prendre le train
En fait il n'y a pas de "je" qui voit du point de vue du vide. De la même manière, il n'y a pas de "je" qui s'éveille, car l'éveil est la disparition du "je" (un peu comme le réveil du matin est la disparition pure et simple du rêveur, et de tout ce qui se passait dans le rêve). C'est aussi pour cela que l'on dit que l'éveil, ou même l'avant goût de l'éveil n'est pas une expérience à proprement parler. Elle n'est pas un moment, ni une péripétie du rêve. De même, un "éveillé", une personne qui serait "éveillée", cela n'existe pas ! (C'est comme si celui qui s'est réveillé le matin pouvait se réintroduire dans son rêve pour dire à ceux qu'il y rencontrerait : je suis réveillé !)
C'est pourquoi je ne peux rien faire dans le rêve pour me réveiller. Il arrive toutefois au rêveur de faire des efforts désespérés pour se réveiller, efforts qui semblent parfois couronnés de succès. Il arrive également que je sois réveillé par un cauchemar. Mon réveil est-il alors le résultat de ces efforts faits dans le rêve, ou la conséquence de cet événement qu'est le cauchemar ? Pas si sûr... N'est-ce pas plutôt l'imminence du réveil qui m'inspire, à l'intérieur de mon rêve, ces forts désirs de réveil, ou ce cauchemar, et qui se traduisent, qui se ressentent comme des efforts pour me réveiller ?
C'est pourquoi je ne peux rien faire dans le rêve pour me réveiller. Il arrive toutefois au rêveur de faire des efforts désespérés pour se réveiller, efforts qui semblent parfois couronnés de succès. Il arrive également que je sois réveillé par un cauchemar. Mon réveil est-il alors le résultat de ces efforts faits dans le rêve, ou la conséquence de cet événement qu'est le cauchemar ? Pas si sûr... N'est-ce pas plutôt l'imminence du réveil qui m'inspire, à l'intérieur de mon rêve, ces forts désirs de réveil, ou ce cauchemar, et qui se traduisent, qui se ressentent comme des efforts pour me réveiller ?
Re: prendre le train
Est-ce un peu ce que tu vis, et arrives-tu à rester ancré dans ce vide en permanence ?
Re: prendre le train
Disons que je passe plus facilement du réveil au rêve, et vice versa, que j'arrive à me rendormir suffisamment pour avoir des relations ordinaires avec les autres rêveurs rencontrés dans le rêve, mais que mon sommeil est aussi plus léger. C'est un peu l'état du "rêve éveillé", où on replonge dans le rêve, par pur plaisir, en se laissant emporter par le rêve, mais sans être tout à fait endormi à nouveau, en restant sensible à ce qui se passe dans le monde de la veille? C'est alors que nous est parfois donnée une plus grande vision d'ensemble du rêve. Mais personne ne peut se réintroduire dans son rêve (ou dans un rêve) avec le rôle de celui qui est éveillé et qui est en train de rêver ce rêve ! L'état de qq'un qui serait totalement éveillé (totalement sorti du rêve), c'est je crois l'état qu'on reconnaîtrait dans le rêve comme étant l'état de Samâdhi.